Habitat participatif contre étalement urbain : le film SAGA CITE pour expliquer

26 avril 2024, par Eloise

Catégorie : Les dossiers

Alors qu’en France, les hautes autorités et les citoyens sont encore au stade de la prise de conscience des impacts de l’aménagement du territoire sur la qualité de vie et l’environnement, au Canada, l’on passe déjà au niveau supérieur. Les Québécois sont aujourd’hui au stade de la mise en œuvre des solutions et de la sensibilisation. A cet effet, l’organisme Vivre en Ville a sorti un film d’animation baptisé « Saga Cité » qui a pour but de dénoncer les impacts négatifs de l’étalement urbain. Ce film ne se contente pas de critiquer, mais apporte aussi des solutions adéquates.

Qu’est-ce que l’étalement urbain ?

L’étalement urbain est une expression péjorative créée pour désigner le développement des espaces urbanisés en périphérie de la ville. L’on parle aussi de périurbanisation, mais ce terme est beaucoup moins péjoratif que ce premier. Il y a étalement urbain lorsque le taux de croissance de la population est inférieur à l’augmentation des surfaces urbanisées en périphérie d’une ville. Le développement et l’accessibilité de l’automobile, d’un côté, et la recherche d’un meilleur cadre de vie plus proche de la nature, de l’autre, ce sont les deux principaux facteurs de l’essor de l’étalement urbain. La ville, à cause de la pollution et des effets de l’entassement, est devenue un milieu hostile, source de stress, pour tout le monde. L’idée de déserter la ville pour s’installer en périphérie a donc germé. L’on parle aussi d’urbanisation pavillonnaire puisque tout le monde a sa propre maison individuelle dont la superficie est plus grande que celle d’un appartement dans un immeuble.

Etalement urbain, des impacts sur l’environnement ?

Au lieu d’améliorer la qualité de vie comme on l’espérait, l’étalement urbain serait sur le point de la détériorer. Pour preuve, les gens même s’ils habitent en périphérie, continuent de travailler loin de leur lieu maison. Ils doivent alors se déplacer en voiture. La faible densité du bâti ne permettant pas le développement des transports collectifs. Chacun est obligé de prendre sa voiture. Par ailleurs, les trajets se rallongent avec l’éloignement des infrastructures. Les gens sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres par jour pour aller au bureau, amener les enfants à l’école, aller au supermarché, etc. Tout ceci est synonyme d’utilisation abusive de l’auto, et ainsi, d’augmentation de l’émission des gaz à effet de serre. Par conséquent, l’environnement se détériore, ainsi que la qualité de vie. Au lieu de rendre la vie plus agréable et plus saine, l’étalement urbain serait donc néfaste.

« Saga Cité », un dessin animé pour sensibiliser les « péri-urbains »

Conscient des impacts significatifs de l’étalement urbain sur l’environnement, l’organisme canadien Vivre en Ville a conçu un dessin animé intitulé « Saga Cité » ayant pour objectif de sensibiliser toutes les personnes qui sont concernées par la périurbanisation. Dans ce film d’animation de 16 minutes, l’on parle de l’histoire de la ville de Colvert et des actions mises en place par la mairesse et son équipe pour lutter contre l’étalement urbain. Le but est d’améliorer la qualité de vie des habitants à travers la création de quartiers plus denses et mieux desservis. Au lieu de permettre l’extension de la ville vers la périphérie, la mairesse a resserré le périmètre d’urbanisation. Les habitants et les investisseurs n’ont plus le droit de construire au-delà d’une certaine limite. Pour se faire de l’argent, les promoteurs sont donc obligés de se dépêcher pour saisir les terrains disponibles restants ou encore agir sur ceux qui sont déjà occupés. L’on parle encore de rebâtir la ville sur elle-même pour la rendre plus compacte et plus dense. Il est aussi question de bâtir des immeubles ou des habitats participatifs au lieu des maisons individuelles. En accueillant plus de monde et plus d’équipements, la ville récupère ainsi les moyens financiers nécessaires pour améliorer la qualité de vie des habitants à travers la création d’espaces verts, de rues piétonnes, d’infrastructures de loisirs à proximité, etc. Plus question d’aller loin pour se divertir ou travailler. Tout se trouve à proximité. Les voitures ne seront plus incontournables. On accorde plus d’importance aux transports collectifs, aux systèmes permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre comme l’auto-partage, le vélo libre-service, etc. Tout ceci va contribuer à réduire les impacts sur l’environnement.

Voir le film : http://www.sagacite.org/